Cette plante est originale à plus d'un titre : elle vit en parasite sur
certains arbres (peuplier, pommier, très rarement le chêne) et forme des
sortes de boules végétales à fleurs sans pétales et fruits blanchâtres.
Son nom latin (viscum album) viendrait du francique wisila
(pulpe gluante).
Le gui
(Viscum album L. - Famille des loranthacées)
Symbole de magie,
d'envoûtement, d'immortalité, le gui cueilli par les Druides celtes est
le rameau d'or (ses feuilles ont jauni) du Nouvel An (d'où l'expression
au gui l'an neuf ). Il porte bonheur aux amoureux, et leur promet :
« vous serez charmé par l'Amour ».
2005, Lingreville, 50 Donner rendez-vous à une femme sous une tonnelle de glycine en
fleurs l'assure de votre tendre amitié. Lui envoyer une gerbe de ces
fleurs est signe que vous désirez l'inviter à danser.
Historique :
Le mot même de druide vient des deux racines celtiques dru et vid
(force et connaissance, et leurs emblèmes : le chêne et le gui).
Le gui passait pour guérir de tout, à condition de le cueillir avec
une faucille d'or : le fer, métal guerrier, chasse les esprits.
Les mythologues ont remarqué que cette dualité se retrouvait chez le
sphinx égyptien : corps de lion et tête humaine : force et connaissance.
Virgile rapporte dans l'Enéide qu'Enée dut se munir d'un rameau de
gui pour descendre aux Enfers ; ce végétal lui en permet la visite parce
que les feux infernaux ne peuvent l'attaquer.
Pline, qui nous a
raconté les coutumes druidiques du gui, nous enseigne aussi que les
infusions de gui favorisent la conception si elles sont prises à la fin
des règles.
De très nombreuses légendes populaires attestent des
pouvoirs protecteurs du gui : mais ses baies sont toxiques.
Aujourd'hui encore, nombreuses sont les maisons où l'on suspend un
rameau de cet élégant parasite au-dessus des lits ou au plafond de la
salle à manger.
Mais n'oublions jamais que le vrai gui est
celui, si rare, qu'on cueille dans les branches d'un chêne, sans le
laisser tomber à terre.